Une adolescente de 15 ans, scolarisée au lycée Edouard-Vaillant de Vierzon, a tenté de mettre fin à ses jours dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 janvier. Ses parents, bouleversés, ont déposé plainte pour harcèlement scolaire, estimant que leur fille a agi sous la pression d'actes malveillants répétés.

Une tentative de suicide découverte au matin

Ce jeudi matin-là, la lycéenne ne s'est pas réveillée à l'heure habituelle. "Elle se lève toujours à 6 heures pour prendre le car", raconte son père. Alertée par cette anomalie, sa mère est montée dans sa chambre et a découvert la jeune fille inconsciente, entourée de vomi. "En soulevant les draps, elle a trouvé des plaquettes de médicaments vides", confie le père.

Aussitôt, les parents ont appelé les secours avant de transporter eux-mêmes leur fille à l'hôpital. Hospitalisée depuis, elle a été sauvée de justesse. "Les médecins nous ont dit qu'elle avait eu beaucoup de chance", souffle la mère.

Un harcèlement scolaire pointé du doigt

Selon ses parents, la lycéenne a évoqué des faits de harcèlement scolaire pour expliquer son geste. Une révélation qui a bouleversé la famille, qui n'avait pas mesuré l'ampleur de la souffrance de leur fille. "Depuis les vacances de la Toussaint, elle mangeait moins, était moins souriante. Elle a perdu sept kilos en deux mois", confie la mère. "Mais c'est difficile de faire parler une adolescente. Elle nous disait juste : 'Ça va'."

En décembre, la jeune fille avait mentionné des soucis avec des garçons du lycée. "Ils ont été convoqués par le CPE et ont cessé. Mais les moqueries ont continué, de loin, dans la cour, à la cantine, dans les couloirs..."

Le calvaire de la lycéenne ne s'arrêtait pas là. Interne, elle aurait également été la cible de jeunes filles qui, sur la base de "rumeurs infondées", lui auraient fait vivre un enfer. "Elles la traitaient de sorcière, de salope, lui disaient qu'elles allaient la coincer dans les douches ou la nuit dans sa chambre", raconte la mère.

Décrite comme "sensible, timide et effacée", l'adolescente n'avait partagé son calvaire avec personne.

Un appel à la vigilance parentale

Face à ce drame, les parents expriment un profond "sentiment de culpabilité" et lancent un appel à la vigilance. "Le harcèlement scolaire peut toucher n'importe qui, aussi bien un enfant harcelé qu'un enfant harceleur", prévient la mère. "Il faut parler avec nos enfants."

Alertés, les responsables du lycée assurent avoir pris des mesures. "Nous avons déclenché le protocole Phare, prévu pour traiter les situations de harcèlement", confirme le proviseur. "Nous sommes en phase d'écoute pour comprendre la situation. L'essentiel est de savoir comment va cette jeune fille."

Parallèlement, une enquête de gendarmerie a été ouverte à la suite du dépôt de plainte des parents.

(Photo d'illustration)