Disparition : Daniel Colling fondateur du printemps de Bourges est décédé

Daniel Colling, père du Printemps de Bourges, s'éteint à 78 ans
Figure incontournable du spectacle vivant, Daniel Colling s’est éteint ce lundi 27 janvier 2025, à l’âge de 78 ans. Visionnaire et bâtisseur, il a laissé une empreinte indélébile sur le paysage culturel français, notamment en créant, en 1977, le Printemps de Bourges, festival désormais mythique, qu’il a mené avec pragmatisme et passion.
Originaire de Nancy, Daniel Colling avait d’abord forgé son parcours dans les coulisses du spectacle. Professeur de technologie, éclairagiste, régisseur, puis agent, il s’était imposé dans le milieu en produisant des tournées prestigieuses, notamment celle réunissant Robert Charlebois et Léo Ferré. En fondant l’agence Écoute s’il pleut, il a mis en lumière de nombreux artistes de la scène française comme Bernard Lavilliers, Jacques Higelin et le groupe Malicorne.
Mais c’est avec le Printemps de Bourges, lancé aux côtés de Maurice Frot, Alain Meilland et Jean-Christophe Dechico, que Daniel Colling a marqué les esprits. Dès ses débuts en 1977, le festival s’est voulu une alternative à la variété française dominante. Pourtant, la ville de Bourges, d’abord réticente à cet événement disruptif, a fini par adopter ce rendez-vous musical grâce à la persévérance et au sens stratégique de son fondateur.
Une vision pragmatique et audacieuse
Daniel Colling, habile négociateur, a su maintenir le festival malgré des débuts tumultueux. Face à une menace de déménagement à Montpellier, il a solidifié les liens avec les collectivités locales et attiré des partenaires privés, permettant au Printemps de s’imposer comme un événement incontournable. Pendant des années, Colling a incarné ce festival, en supervisant chaque détail et en se battant pour lui donner une envergure internationale.
Malgré des moments difficiles, comme le dépôt de bilan en 1989 ou les difficultés financières qui l’ont secoué, le festival a résisté, accueillant des centaines d’artistes et employant des centaines de personnes chaque année. Si Colling a regretté de ne pas avoir programmé David Bowie ou Bruce Springsteen, il a su faire venir des talents majeurs, qu’il s’agisse d’Yves Montand, Jacques Higelin ou Guy Bedos.
En décembre 2013, Daniel Colling a vendu le festival pour près de deux millions d’euros. Mais sa carrière ne se résume pas au Printemps de Bourges. Chevalier de la Légion d’honneur, il a présidé le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz. Il a également été un acteur clé du développement des Zénith en France, en gérant une dizaine de ces salles emblématiques, dont celles de Paris, Nantes et Toulouse.
Un héritage culturel
Daniel Colling était avant tout un homme d’organisation et de vision, animé par un amour sincère pour la musique et les artistes. À Bourges, où son nom restera à jamais associé au Printemps, et dans tout le milieu culturel français, son départ laisse un vide immense.
Avec lui s’éteint une figure majeure de la musique en France, mais son héritage, lui, continuera de résonner à travers les festivals, les salles et les artistes qu’il a soutenus tout au long de sa vie.
Photo musicbiz.media