Déserts médicaux : la régulation qui fâche les praticiens libéraux

Cette mobilisation vise à protester contre une proposition de loi visant à réguler l'installation des médecins dans les territoires, une mesure perçue comme une atteinte à la liberté d'installation et à l'attractivité de la médecine libérale.
Contexte de la grève
La proposition de loi, portée par le député Guillaume Garot (PS), prévoit que les médecins souhaitant s'installer devront obtenir l'aval de l'Agence régionale de santé (ARS). Cette autorisation serait automatique dans les zones sous-dotées en professionnels de santé, mais conditionnée au départ d'un confrère dans les zones mieux pourvues. L'objectif affiché est de lutter contre les déserts médicaux. Cependant, les professionnels de santé estiment que cette mesure risque de décourager les installations en libéral et de nuire à l'accès aux soins.
Une mobilisation diverse
L'appel à la grève a été initié par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), avec le soutien de plusieurs syndicats. Cependant, les modalités de participation varient selon les organisations. La Fédération des médecins de France (FMF) prône une fermeture des cabinets depuis le 28 avril, tandis que le Syndicat des médecins libéraux (SML) et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) s'opposent à une fermeture totale. MG France, syndicat majoritaire chez les généralistes, évoquait une fermeture des cabinets pour ceux qui participaient à la manifestation du 29 avril.
Des revendications multiples
Au-delà de la contestation de la régulation des installations, les praticiens libéraux expriment un malaise plus profond. Ils dénoncent une surcharge administrative croissante, une rémunération jugée insuffisante et une baisse de l'attractivité de la médecine libérale. Depuis 2010, le nombre de médecins exerçant exclusivement en libéral a diminué de 11,8 %, tandis que le nombre de médecins salariés a augmenté de 13,4 %.