Inquiétudes sur l'avenir de l'abattoir
Ce mercredi, une centaine de personnes ont manifesté devant l'abattoir de Blancafort dans le nord du Cher. Parmi eux, des salariés, agriculteurs et une quinzaine d'élus locaux. Ils craignent la fermeture du site par le groupe LDC (marque Le Gaulois) l'année prochaine. Plusieurs signes sont inquiétants : la réduction du nombre de dindes abattues, passant de 60 000 à seulement 20 000 par semaine, la vente de machines et le départ de cadres. "Ils ne nous disent pas la vérité", accuse Stéphane Pierrot, délégué CFDT, soulignant l'absence de réponse claire de LDC malgré les demandes répétées. Le marché de la dinde étant en difficulté, la FDSEA propose de diversifier la production avec du poulet, un marché en croissance où la France est importatrice. "Nous sommes prêts à adapter nos infrastructures pour le poulet, mais il est hors de question que l'abattoir ferme", affirme Alexandre Cerveau, secrétaire général du syndicat agricole. Il souligne les avantages de la région, notamment sa proximité avec Paris et sa résilience face à la grippe aviaire, contrairement aux élevages de l'Ouest. Pascal Margerin, maire de Blancafort, dénonce les stratégies industrielles qui menacent l'emploi local : "120 personnes travaillent ici, 80 % des emplois viennent de la commune." Si l'abattoir ferme, les dindes devront parcourir plus de 100 km pour être abattues, ce qui pose des questions de bien-être animal. Une décision est attendue d'ici décembre.